Extrait du livre Amazones publié chez Actes Sud – Avril 2024

Mai 21, 2024Histoires

SAND Marie
(1972-)

« Tout ce que je sais de l’art, c’est le cheval et la nature qui me l’ont appris », rappelle à l’envie l’artiste peintre Sand. Employée à Washington par le WWF, la célèbre association qui milite pour la préservation du monde sauvage, elle fréquente en parallèle la Washington Studio School. Là, on lui enseigne le travail d’après modèles vivants et la technique du contour à l’aveugle à laquelle elle recourt fréquemment pour ce qu’elle nomme le « portrait émotion », clé de voûte de l’œuvre de cette peintre « environnementaliste ».

Un « portrait émotion » passe par des étapes bien définies. Une première rencontre permet à Marie Sand de savoir ce que le client ou le mécène désireux de lui commander le portrait d’un animal attend d’elle. L’étape suivante consiste, sur la base du premier entretien, à choisir, parmi une sélection faite par l’artiste, le format du portrait et le style. La troisième étape, cruciale, est un entretien-fleuve où, le modèle étant absent, la personne se livre à l’artiste. Cet échange engendre une texturation de la relation à l’animal. La fulgurance, l’explosivité seront exprimées avec le fusain ou l’acrylique, tandis que l’évocation d’un lien profond avec un cheval aura pour médium l’huile sur un grand format.

Vient alors le processus créatif, au cours duquel Marie Sand dévoile au commanditaire les inspirations qui la traversent à des moments clés de son travail. L’avant-dernière étape est la présentation de l’œuvre, quelquefois déclinée dans une seconde variation, et enfin sa livraison.

Marie Sand utilise la palette italienne qui se compose de jaune, d’ocre, de rouge vénitien, de blanc et de noir, à priori très limitée, mais avec laquelle elle obtient toutes les couleurs. Le fait de travailler avec un miroir placé derrière elle, lui permet de regarder son travail via le reflet de la glace, d’échapper à la vision focale, et l’aide à voir la structure, les grandes masses de son dessin ou de sa peinture. En outre, cette vue à l‘envers présente l’avantage de voir si quelque chose sonne faux.

Marie Sand propose des cours de dessin d’après des chevaux vivant dans des lieux surprenants comme les jardins de la villa Médicis à Rome ou une usine désaffectée à Helsinki, ou des endroits plus familiers comme, en 2015, le haras de la Cense. « Mon but est de démythifier le dessin », dit-elle. Ne pas savoir dessiner n’a rien de rédhibitoire pour y prendre part.

Marie Sand adore la vie de nomade et reconnaît que « voyager participe d’un cheminement qui conduit à mieux se connaitre ». Ses pays de cœur sont la Namibie, la Finlande et la Mongolie, dont le point commun est d’être des contrées peuplées de chevaux nomades, mais aussi de recéler des lumières, donc de couleurs à nulles autres pareilles. Des toiles et dessins de l’artiste sont exposés en permanence à Washington (Etats-Unis) chez Susan Calloway Fine Art. Elle a publié un livre-album intitulé Deepen the Unspoken Connection, qui présente à travers différentes thématiques (émotions, portraits, nature et chevaux) son œuvre.

Christophe Hercy 

Réveillez votre créativité

Votre dose de sensibilité directement dans votre boite mail pour rester connecté.e à vos émotions et suivre mes derniers projets et expositions

S'inscrire à la newsletter